Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le gérant dans un contrat de Moudaraba (partenariat d’investissement), appelé moudarib, est considéré comme un dépositaire digne de confiance. À ce titre, il n’est pas tenu pour responsable des pertes subies, sauf s’il a commis une transgression ou fait preuve de négligence. La transgression consiste à utiliser les fonds de la Moudaraba de manière non conforme aux termes convenus ou à ce qui est licite. La négligence, quant à elle, consiste à manquer à des obligations qui relèvent normalement des usages des professionnels du domaine.
Par conséquent, toute perte résultant d’un comportement fautif de la part du gérant — que ce soit par transgression ou négligence — lui incombe pleinement. Cela inclut, à titre d’exemple, le fait d’avoir sollicité de nouveaux investisseurs en leur mentant sur la réussite du projet dans le but de combler des pertes antérieures : une telle démarche engage sa responsabilité personnelle.
Les sommes que le gérant doit ainsi garantir constituent une dette à sa charge, qui ne s’éteint que par le remboursement, la remise de dette par le créancier ou par un acquittement effectif.
Cela dit, l’incapacité à restituer ces droits ne signifie nullement que la porte du repentir est fermée. Par la grâce d’Allah, exalté soit-Il, la porte du repentir demeure ouverte tant que le soleil ne s’est pas levé de l’ouest ou que l’agonie de la mort n’est pas survenue. Allah, exalté soit-Il, dit :
« Dis : “Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Certes, Allah pardonne tous les péchés. Car c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux.” (Coran 39/53]
Le Prophète () a également dit :
« Allah étend Sa main la nuit pour accueillir le repentir de celui qui a péché le jour, et Il étend Sa main le jour pour accueillir le repentir de celui qui a péché la nuit, et ce, jusqu’à ce que le soleil se lève de l’ouest. » [Rapporté par Mouslim]
Et dans un autre hadith :
« Allah accepte le repentir du serviteur tant que son âme n’a pas atteint sa gorge. » [Rapporté par At-Tirmidhi (hasan), Ibn Mâjah, Ahmad ; authentifié par Al-Albânî]
Ainsi, le fautif se doit de remplir les conditions du repentir autant qu’il le peut : regretter sincèrement son acte, cesser immédiatement de le commettre, et prendre la ferme résolution de ne pas y retourner.
Concernant la restitution des droits ou la demande de pardon aux personnes lésées, s’il n’en est pas capable pour l’instant, qu’il nourrisse une intention ferme de le faire dès que cela lui sera possible, qu’il s’en remette à Allah pour qu’Il prenne en charge ce droit le Jour du Jugement, et qu’il multiplie les bonnes actions.
L’imam Al-Ghazâlî a dit dans Minhâj al-‘Âbidîn, à propos du repentir concernant les injustices matérielles :
« Il faut restituer l’argent à son propriétaire, si cela est possible. Si tu en es incapable par pauvreté ou manque de moyens, demande-lui de t’en faire grâce. Si cela est impossible du fait de son absence ou de son décès, et que tu peux faire l’aumône en son nom, alors fais-le. Si cela n’est pas possible non plus, alors multiplie les bonnes actions, humilie-toi devant Allah, exalté soit-Il, et implore-Le pour qu’Il le satisfasse de toi le Jour du Jugement. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.